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Reine de Mémoire d’Elisabeth Vonarburg

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Reine de mémoire est une quête pour découvrir la vérité, celle qui est cachée derrière cette fenêtre que seuls les trois orphelins Garance peuvent voir. Jiliane, Senso et Pierrino vivront le passage de l’enfance à la vie adulte avec beaucoup de déception mais n’est-ce pas le prix à payer pour accéder à la découverte de soi et de ses origines. Élevés par leur Grand-père et leur Grand-mère aux traits asiatiques, dans cette maison remplie de mystères et de douleur. Inséparables, ils devront pourtant le faire pour mieux découvrir leur individualité. C’est aussi une saga familiale qui s’étale sur plus de 200 ans, sur un territoire allant de la France à l’est de l’Asie, dans un monde crédible, semblable au nôtre, mais différent de par ses religions géminite et mynmaï et l’omniprésence de la magie. Une Fantasy historique, mais aussi une uchronie qui permet à la jeune Jiliane de revivre en rêve des événements de déroulant à des siècles et des lieux. Elle plongera dans la vie de l’ancêtre Gilles, de sa descendance et saisira pourquoi celui-ci a dû camoufler la vérité, et quel prix il doit payer pour racheter ses fautes, ses excès, ses crimes.

Élisabeth Vonarburg exploite un thème trop souvent utilisé en Fantasy, la recherche des origines. Une Œuvre cryptée dans laquelle elle pose avec beaucoup de lenteur et minutie les éléments qui composent l’intrigue, poussant le lecteur à s’interroger, à faire des liens entre les personnages au fur et à mesure du développement. Ainsi elle arrive à capter mon intérêt, mais non pas à le captiver. Ce n’est pas de la Fantasy cruelle, épicée, passionnelle, celle de Vonarburg est cérébrale, complexe, multidimensionnelle. La magie est omniprésente, trop pour que la crédibilité de ce monde n’en souffre. Si un simple claquement de doigts suffit à créer une illusion, où vont les craintes du magicien, ses insécurités, l’apprentissage et les bonheurs des accomplissements. La religion qui explique tout, accorde et retire, justifie et se condamne, s’impose aussi d’une trop forte présence. Heureusement il y a la qualité de l’écriture, poétique et sensible, surtout pour ses jeunes personnages féminins, Jiliane et Ourain. Elle maîtrise parfaitement son récit, multiplie les points de vue, donne voix narrative à chacun de ses personnages. C’est à travers eux que se développe le récit. Une Œuvre de grande qualité pour les lecteurs patients.


Le Livre de Poche Fantasy (A partir de juin 2007)
Couverture : Marc Simonetti
Alire 2005


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